Depuis toute petite, j’adore m’amuser à transformer ma voix. Imiter des personnages, trouver le timbre le plus immonde, parodier des profs, chercher la voix la plus juste pour le héros d’une histoire… J’adore ça ! Du coup, quand Vadim m’a tendu sa Dory en plastique en me demandant : « Maman, est-ce que tu peux faire Dory s’il te plaît? », j’ai tout donné. Le doublage du siècle ! Depuis, pas un jour ne passe sans que je regrette d’avoir voulu faire ma maligne. Mon péché d’hybris est puni par un tourment éternel digne de ceux infligés aux pires criminels dans le Tartare. Je suis condamnée à imiter Dory tous les jours, du réveil de l’alien à son coucher. J’arrête tout de suite les candides qui protesteront que j’exagère et qu’il doit bien finir par passer à autre chose. Non. Les gosses ne se lassent jamais. JA-MAIS ! Ils sont aussi impitoyables et obstinés que l’aigle qui boulotte le foie de Prométhée.
Je me réconforte comme je peux en me disant que du coup, je peux aussi imiter Julia Roberts en VF… Une option bien plus glam’ que mon amie la poiscaille.
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