Les semeurs de livres…

La semaine dernière, j’ai acheté mes deux derniers livres à Papageno, la seule librairie jeunesse de Clermont, qui va malheureusement fermer ses portes. J’avais le cœur serré en faisant la bise à Florence, après avoir traîné un long moment dans sa librairie, que je peinais à quitter encore plus qu’à mon habitude. Papageno, je venais y acheter des romans pour ados quand j’étais au lycée. Plus tard, je me suis tournée vers Florence et Daniel quand j’ai dû préparer mes premiers ateliers de contes et de lecture. Sans hésiter, ils m’ont conseillée, m’ont prêté des présentoirs de livres, m’ont proposé des idées d’histoires… je me souviens que leur bienveillance m’avait sidérée. Jeune maman, c’est tout naturellement que je suis retournée là-bas, plus régulièrement, pour dénicher des petits trésors pour la bibliothèque de Vadim. J’aurais bien aimé que ce lieu continue d’exister pour pouvoir l’amener avec moi, m’asseoir avec lui sur le canapé trônant au milieu des rayons de livres, et lui raconter des histoires avant de choisir nos préférées pour les ramener à la maison. Cette scène, je l’ai observée des dizaines de fois dans ce lieu à part. Une vraie de vraie librairie, engagée, qui consacrait toute son énergie à semer des jolis livres sur le chemin des enfants et de leurs parents. Un pari réussi, à en juger par les quantités de bouquets apportés par les clients pour remercier Florence.

Une librairie qui meurt, j’ai toujours trouvé ça terriblement triste. Je vous passe ma colère contre Amazon et compagnie, au risque de vous écrire un article-fleuve. Heureusement, les deux livres que j’ai choisis pour ce dernier approvisionnement, bourrés d’humour, m’ont redonné un peu de baume au cœur. Je profite de cet article pour vous en faire un petit teasing, histoire de finir sur une note plus joyeuse.

Kiki est kaki, de Vincent MALONE et Jean-Louis CORNALBA
Seuil jeunesse
Si vous ne connaissez pas la série consacrée à Kiki de la banquise, vous manquez quelque chose ! J’ai rarement lu des albums pour enfants aussi déjantés… J’avais déjà acheté quelques tomes pour des enfants plus grands, Vadim étant encore un peu petit pour cette série. Mais j’ai fini par craquer et lui en acheter un exemplaire, Kiki est kaki, et j’ai été surprise de constater qu’il me le réclame souvent. Comme les autres tomes que j’avais déjà pu lire, cet opus de Kiki le pingouin est un petit bijou d’humour absurde et décalé. Je me trompe peut-être mais je pense que ce tome parodie le best-seller La petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête, dont je vous parlais ici. En tout cas, j’adore définitivement cette série de livres, à prendre au 72ème degré. Mon petit doigt me dit que je vous en reparlerai…

Le trouillosaure, de Sandra Solinet et Peter Elliott
Amaterra
Jolie petite nouveauté de février, je pense que cet album va faire un carton. Vous connaissez mon amour inconditionnel pour les dinosaures, j’ai donc été comblée avec ce petit livre cartonné qui nous présente un spécimen encore inconnu du monde scientifique : le trouillosaure. Même ses parents ne l’ont jamais vu car il s’enfuit au moindre bruit… Une petite histoire courte, bien adaptée pour les touts-petits, aux dessins vraiment rigolos. Tous les bruits effrayant le petit trouillosaure rendent la lecture encore plus rigolote et la chute est vraiment parfaite. Je le range dans mes nouveaux classiques, adoptés dès la première lecture !

Comme d’habitude, je n’ai pas été déçue par mes dernières trouvailles. C’est aussi ça la magie d’une librairie indépendante : on ne risque pas de se tromper en choisissant un livre dans ses rayons, car ceux qui s’y trouvent sont tous des petites pépites. Je vous quitte avec une énorme pensée pour Florence et pour tous les libraires indépendants qui continuent à se battre pour nous offrir des petits morceaux de rêve. Et si je vous ai donné envie de lire les aventures de Kiki et du trouillosaure, par pitié achetez-les dans une librairie ! 🙂

*** Bonus Kleenex : Un joli reportage sur Papageno. ***