La semaine dernière, il m’est arrivé une chose extraordinaire. Il faut absolument que je vous raconte ça. Un truc incroyable que je n’avais pas vécu depuis un an et demi. J’ai passé une soirée et une nuit ALL BY MYSEEELF. Si si, je vous jure. All alone in Babylone. (dédicace à mon prof d’anglais de première) Tout a commencé samedi matin. Terrassés par la canicule faisant rage dans la cuvette Clermontoise, mes hommes ont décidé d’aller chercher un peu de fraîcheur à La Bourboule, chez mes parents. Faisant partie de la race décalée des travailleurs du samedi, je ne pouvais les rejoindre que le dimanche matin en bus… Une soirée de liberté s’offrait donc à moi, me confrontant à une question des plus existentielles : que faire de ces minutes de liberté imprévues ???
J’avoue, je n’ai pas fait preuve d’une grande originalité. Mon premier réflexe a été de vouloir appeler des amis pour aller boire un coup, ce que j’aurais fait sans l’ombre d’une hésitation dans mon ancienne vie de papillon de nuit. Et puis, je me suis mise à envisager de profiter de cette soirée de solitude pour être VRAIMENT SEULE justement. J’ai trouvé ma destinée là où je n’aurais jamais pensé à la chercher. Dans les lyrics de Christophe : « Je ferais peut-être mieux d’me poser… ouais. »
Je dois bien le confesser, en ces temps troubles de fraîche parentalité, je passe ma vie à rechercher le temps perdu. Depuis que je suis maman, je prends conscience de l’importance des minutes. Finir le travail quinze minutes plus tôt, c’est pouvoir être là pour le repas du soir de Vadim. Parler dix minutes de trop avec la nounou en le déposant, c’est louper mon bus et l’opportunité de faire une ou deux courses en ville avant d’aller au taf. (je suis devenue la pro du fast and furious shopping) Le week-end, pendant les 180 minutes de sieste de Vadim, je me sens toujours obligée de rentabiliser à mort mon temps, afin de pouvoir profiter de lui à son réveil. J’essaie toujours de condenser les « corvées » sur le temps le plus court possible, pour avoir des grands moments de tranquillité où je ne m’occupe que de Vadim. Et parfois, j’arrive même à dégager un peu de temps pour moi entre la fin des corvées et le réveil de la bête. Chaque petite minute est devenue précieuse, d’autant plus depuis que j’ai repris le travail. Chaque petite minute passe à une vitesse folle, aussi bien chez moi qu’en dehors.
Du coup, samedi dernier, j’ai conjuré cette course folle des minutes en ne regardant pas l’heure. (je ne porte jamais de montre à cause de mes poignets rachitiques, ça facilite les choses !) J’ai pris un long bain, le premier en dix-huit mois, en prenant tout mon temps. Puis je me suis posée comme une larve devant une série, avec des bières, des chips et des croque-monsieur. J’avais envisagé une salade pour accompagner les croque-monsieur mais j’ai eu la flemme de faire de la vinaigrette. Mode mollusque enclenché, en slip sur mon canapé (canicule oblige, toi-même tu sais), j’ai trouvé que cette soirée avait un petit goût de liberté. (et de vinaigre) (rapport aux chips) Pourtant, il y a quelques années, ce type de soirée aurait pu être synonyme pour moi de déprime absolue. Big up Bébert pour la théorie de la relativité, t’es vraiment un génie ! (sans blague)
Le lendemain matin, je n’avais plus qu’une hâte : rejoindre ma dream team à L.B. Beach pour une après-midi de baignade en famille. Le hasard étant un gros blagueur, mon autocar était bondé à cause d’un groupe de scouts. Mais même ces étranges schtroumpfs bruyants n’ont pas réussi à attaquer ma bonne humeur… qui est encore montée d’un cran en voyant Vadim m’attendre avec des fleurs à la gare. Et m’offrir son plus beau sourire en me reconnaissant.
Comme quoi, ma Mamie avait raison, quand elle me disait : « Il faut partir pour mieux se retrouver… » parce que j’étais triste de la quitter à la fin des vacances. Je vous laisse méditer ces paroles de sagesse. #vousavez120minutes
On se retrouve vite pour un crash test aquatique !
PS : Le titre de l’article est un clin d’œil délibéré à « The Hours ». Parce que Virginia Woolf quoi. Classe ultime.
No Comments