La vérité est ailleurs…

Après une première rentrée des classes chaotique, nous avons passé deux mois à déposer un petit alien en larmes à l’école tous les matins. De quoi avoir la barre ultime dès le réveil et guetter les week-ends encore plus impatiemment, pour débuter enfin la journée dans la bonne humeur. La première évaluation remise par le maître juste avant les vacances a encore ajouté une bonne couche de psychose dans notre foyer, puisqu’il pointait clairement du doigt les difficultés de Baby V. à s’intégrer dans le groupe. J’imagine qu’il y a une bonne raison pour évaluer aussi rapidement des enfants de trois ans, après seulement quelques semaines d’école, mais je ne les comprends pas. Ce premier « bulletin » m’a procuré un grand sentiment d’impuissance face au mal-être de mon fils ; j’ai eu très peur qu’il soit aussi malheureux que moi à l’école, qu’il ressente également cette sensation d’être différent qui m’a longtemps fait souffrir. Et ma vieille colère contre le système scolaire et ses putains de cases est remontée d’un bon cran avec cette histoire d’évaluation. 

Forcément, après des débuts aussi difficiles, nous appréhendions la rentrée des vacances de Toussaint. La première journée de reprise a confirmé nos craintes. Je crois que je reverrai toujours Vadim, assis sur les toilettes, se mettre à fondre en larmes d’un coup en disant « L’école, c’est dégueulaaaaaaasse. » Très encourageant…

Et puis, je ne sais pas ce qu’il s’est passé ce jour de rentrée. Mais le lendemain, nous avons accompagné un petit garçon guilleret à l’école. Un enfant tout heureux d’accrocher son sac et son manteau tout seul, ravi de nous faire un dernier bisou, fier d’entrer d’un pas décidé dans la classe. Je dois avouer que nos mâchoires se sont presque décrochées à la vue de ce spectacle totalement déroutant. Depuis, tous les matins, je retiens mon souffle en espérant que le miracle va se reproduire… et tous les matins ma mâchoire se décroche un peu plus à la vue de ce petit bonhomme mille fois plus épanoui et sûr de lui. Si ça continue comme ça, j’aurais bientôt les ratiches au niveau du nombril.

La métamorphose est tellement incroyable et fulgurante que je suis frustrée de ne trouver aucune explication valable. Ma théorie la plus vraisemblable implique comme d’habitude des extra-terrestres, un enlèvement nocturne et un clone envoyé en mission parmi nous sous les traits de mon fils.

Si vous trouvez une explication plus solide, je suis intéressée ! En attendant, je vais observer avec attention la flexibilité du petit doigt de mon fils… et croiser les doigts pour continuer à le voir prendre le chemin de l’école avec joie et allégresse cette semaine.

2 Comments

  • Lucile 16 novembre 2016 at 22 h 32 min

    Un bulletin en 1ère année de maternelle ??? sans déconner ce système marche sur la tête et je le dis d’autant plus aisément que c’est le mien…après pour expliquer ce « miracle » je dirai que chaque enfant a besoin d’une routine pour prendre sa place et que certainement ton fils a du la trouver en cette rentrée !

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    • mollyfraggle 20 novembre 2016 at 17 h 32 min

      Ouais, une évaluation au bout de deux mois en 1ère année de maternelle… J’avoue que j’ai halluciné, je ne m’y attendais pas. J’espère aussi qu’il a trouvé sa petite routine et qu’il se sent mieux à l’école. 🙂

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