Depuis quelques mois, nous avons un gros challenge : faire manger des gâteaux tous les jours à Vadim. Présenté comme ça, j’avoue que ça n’a pas l’air très logique. C’est vrai ça, normalement les gamins adorent les gâteaux et le vrai défi est d’empêcher ces petits becs sucrés de ne manger que ça. Bienvenue de l’autre côté du miroir, dans le monde inversé des petits allergiques aux œufs. Suivez le lapin blanc et les gouttes de chocolat fondu et je vous raconte toute l’histoire !
Gros flashback à l’échelle de la vie de Vadim. Quand il était encore un microscopique nourrisson, sa peau s’est couverte d’eczéma. C’était réellement très impressionnant, souvenez-vous, je vous en parlais dans cet article. Très vite, nous avons dû consulter des spécialistes pour trouver la cause du problème et nous avons découvert au passage que l’alien était allergique aux œufs. Les consignes de l’allergologue ont été sans appel : éviction totale de l’œuf jusqu’à nouvel ordre ! Et puis, aux alentours des deux ans de Vadim, nous avons eu une bonne nouvelle : nous étions autorisés a réintroduire petit à petit les œufs dans son alimentation. D’abord avec des gâteaux industriels, en augmentant peu à peu les doses, et maintenant avec des gâteaux maison. Après la grosse explosion de joie, nous avons déchanté : pour que cela fonctionne, il fallait que Vadim prenne la même dose tous les jours, en l’augmentant de semaine en semaine. Pas évident d’être aussi régulier, d’autant plus que Monsieur V. boudait ces nouveaux gâteaux et réclamait à chaque fois ses habituels biscuits sans œufs. Son papa a eu une idée de génie en broyant des boudoirs dans son biberon les jours où l’alien refusait tout gâteau. Mais maintenant qu’il faut passer au « fait maison », c’est une autre histoire : je me vois mal lui mixer un bout de fondant au chocolat dans 250 mL de lait. (quoique…)
Pour l’aider à apprivoiser ces nouvelles douceurs, j’essaie de faire participer Baby V. à la préparation des gâteaux. Je ne sais pas si vous avez déjà tenté de faire un gâteau avec un enfant de deux ans… Sur le papier, ça a l’air super cute mais dans la réalité c’est plutôt Hiroshima dans la cuisine. À chaque étape, mon apprenti pâtissier très inspiré a trouvé une bêtise à faire :
– Casser les œufs dans un saladier -> opération kamikaze du padawan qui jette la main dans le saladier et engloutit du blanc d’œuf CRU (bon, pour l’introduction de l’œuf EN DOUCEUR on repassera…)
– Mesurer le sucre -> et vas-y que je te fourre les doigts baveux dans le bec doseur pour récolter de précieux grains et les enfourner dans ma bouche
– Battre les œufs et le sucre -> bam ! les 2/3 du mélange en dehors du saladier pendant qu’on touille à quatre mains
– Faire fondre le beurre et le chocolat dans un bol et l’incorporer -> patouille ultime et extatique pour racler les restes de chocolat fondu dans le bol
– Mélanger la farine et la levure -> croyez-le ou non mais il a ENCORE voulu goûter… et en plus il en a repris alors que c’est quand même bien dégueu la levure crue
Bref, je ne vais pas vous faire toute la recette mais c’était franchement épique et mes nerfs ont été mis à rude épreuve ! Pour info, nous préparions LE moelleux au chocolat le plus rapide (5 minutes si on le fait sans alien dans les pattes) et inratable du monde. Vous pouvez retrouver la recette sur le blog génial de L’Ornithorynque chafouin, qui est une vraie mine d’or pour les amateurs de bonne bouffe. Pour en revenir au gâteau, c’est un VRAI moelleux au chocolat, aérien et bien épais, qui ne fait jamais long feu chez nous. (et qui me sauve la vie quand je dois faire un gâteau à la dernière minute)
Malgré toutes ces péripéties, ça reste super agréable de pouvoir cuisiner avec un petit, qui a réellement envie d’aider et qui est juste curieux de tout goûter. Après plusieurs essais de cuisine à deux, je me permets de vous livrer humblement quelques astuces pour éviter la crise de nerf risquant de gâcher ce doux moment de partage :
– Choisissez une recette facile ET rapide. Ce n’est pas le moment de se lancer dans un framboisier ou une pièce montée pour la première fois ! L’idéal, c’est de carrément opter pour la recette que vous connaissez par cœur. Car je vous garantis qu’à chaque coup d’œil jeté dans un livre de cuisine, votre padawan sera happé par le côté obscur de la force et ruinera votre préparation en cours.
– Lavez les mains de votre enfant, car il va forcément arriver à les mettre dans la pâte à un moment ou un autre.
– Sélectionnez soigneusement les missions confiées à votre apprenti. Le coup du « chacun son tour » marche pas mal pour mélanger : vous faites le plus gros et le laissez s’amuser à vous imiter alors que le travail est déjà fait.
– Proposez-lui de goûter des aliments avant qu’il ne le fasse lui-même. Maintenant je prévois le coup et laisse un peu de sucre à Vadim pendant que je verse le reste. Et je privilégie les gâteaux au chocolat, parce qu’il aime tellement lécher le bol et la cuillère que cette mission retient toute son attention… et me laisse le champ libre pour terminer la recette tranquille.
– Ne jamais lui demander de vous aider à verser la pâte dans le moule. JAMAIS. JAMAIS. JAMAIS.
Pour l’instant, aider à la préparation ne motive pas Vadou à goûter le résultat final, alors qu’il se gave de chocolat en cours de route en répétant en boucle : « J’adooore le chocolat fondu ! »… Mais j’espère que peu à peu, cela nous aidera à le réconcilier avec les gâteaux. Ce n’est toujours pas évident pour nous de lui faire manger une même dose d’œuf tous les jours, malgré quelques valeurs sûres qui nous sauvent. (vive les crêpes !!!) On va explorer des pistes du côté du salé, où il est un peu plus réceptif, n’ayant visiblement pas du tout hérité de mon gêne d’addiction au sucre. Pfff, si on m’avait dit qu’un jour je chercherai des astuces pour forcer mon gamin à manger du sucre… #faitesdesgosses
[…] de deux gâteaux tout simples, rapides et inratables que je fais (presque) les yeux fermés : le moelleux au chocolat et le gâteau nuage. Sur l’un des gâteaux nuage, j’ai mis un glaçage blanc, quelques […]