Samedi soir, ma personnalité s’est scindée en deux.
Durant toute la soirée, j’ai alterné entre la dépression profonde de Gollum et l’euphorie insupportable d’Elsa.
Hé oui, samedi soir j’ai passé ma toute première nuit sans Vadim.
Alors ça n’a l’air de rien vu de l’extérieur… Mais depuis la naissance de Vadim, je n’ai pas passé une seule nuit sans lui. Neuf mois et demi passés à endormir chaque soir un mini Boubou, à grands coups d’histoires et de comptines. Neuf mois et demi passés à croiser les doigts toutes les nuits pour qu’il dorme sans interruption jusqu’au lendemain matin. Neuf mois et demi à être réveillée le matin par le chant du poussin affamé et débordant d’énergie.
Et samedi soir, tout a basculé.
Nous avons laissé Vadim dormir tout seul chez son papi et sa mamie, dans la lointaine Bourboulie, en se demandant qui serait le plus traumatisé par cette expérience :
A) Vadim, en pleine crise d’angoisse de la séparation en ce moment #pluscollanttumeurs
B) Pierre et moi, pas encore bien sevrés non plus
C) Papi, Mamie et Tonton Piedro, heureux baby-sitters de la bête
D) la réponse D (amis du Burger Quizz, bien le bonjour !)
Après avoir mangé le samedi midi chez mes parents, nous sommes partis en laissant the prunelle of my eyes derrière nous. Ca m’a fait un drôle d’effet. C’est déjà dur de le laisser chez la nounou, mais il y a une notion d’obligation qui rend cela plus légitime. Mais là, il fallait le laisser pour PRENDRE DU TEMPS POUR NOUS ?!!! Mais quelle idée saugrenue !!! Mon mode mère-indigne s’est enclenché automatiquement lorsque j’ai fait « Au revoir » de la main à ma progéniture.
Peu à peu, au cours de l’après-midi, j’ai apprivoisé ma culpabilité, sans jamais vraiment la mater. J’avais toujours la sensation qu’il me manquait quelque chose, comme si j’avais oublié un truc important. Pourtant, c’était agréable de prendre une douche sans qu’un petit gnome pleure en tenant le rebord de la baignoire pour venir dans mes bras. (#pluscollanttumeursleretour) De prendre le temps de se pomponner sans surveiller sa montre d’un œil et Vadim mettant ses doigts dans la prise de l’autre. De ne se préoccuper que de soi-même. De se balader en ville en amoureux sans poussette et munitions pour bébé…
Mais malgré toute cette liberté, je me sentais un peu perdue. Décalée dans cette fausse insouciance. Et quand on s’est posé en terrasse le soir en amoureux… on était clairement paumé ! Un peu comme un premier rencard, où on ne sait pas vraiment quoi se raconter. Heureusement, on a fini par arriver à se détendre, même si Vadim était toujours dans un creux de ma tête. Comme un petit Jimini Cricket me disant : « Ne te mets pas une grosse race Maman, tu vas le regretter demain quand je vais te hurler dans les feuilles… » Hé oui, impossible maintenant d’enchaîner les bières en toute insouciance. Car on sait à quel point la chute sera rude le lendemain, lorsqu’il faudra assurer de nouveau. Nous avons donc été archi-raisonnables, élaborant même des plans anti-cuite :
« On va tourner qu’à la bière, hein, c’est ce qui est le moins violent. »
» Ouais, surtout que la bière, tu la bois moins vite quand t’en enchaînes plein. C’est pas comme le vin où tu peux siphonner des verres en cinq minutes. »
« Et on mangera un truc hein ? Pour éponger un peu. »
« Et puis on va rentrer en tram, comme ça on se couchera pas trop tard non plus. »
Du jamais vu. Morgane et Pierre planifiant une soirée « zéro casse ». Et s’y tenant en plus ! Le pompon de la pomponnette ! (expression brevetée par mon cousin François) Croyez-le ou non, se coucher sans voir Vadim a été encore plus bizarre que notre conduite exemplaire. Et comme par hasard, nous avons tous les deux rêvé de lui…
De son côté, Vadim s’est levé aux aurores, histoire de bien embêter ses grands-parents (6 heures du mat’, ça pique aux yeux !) … mais il n’avait pas l’air bien traumatisé quand on est revenu le retrouver, pour passer le reste du week-end en famille. Pire que ça, il ne voulait plus lâcher sa mamie, hurlant quand je l’approchais. Je ne vous dis pas comme il a fait saigner mon petit cœur le bougre ! Dire que ce n’est que le début…
Morale de cette histoire : « Qui va en terrasse perd sa place ! »
À bon entendeur… salut !
PS : Malgré cette petite journée de liberté, je suis très en retard pour poster cet article. Pour me faire pardonner, je vous prépare une petite surprise… alors jetez un œil ici dans les jours qui viennent !
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